Planche alternative du tome 2 (SPOILER)

 ATTENTION : ce qui suit contient un spoiler du tome 2 d'Achille et Epona.

Ceci est la version alternative de la planche 48.

La différence c'est qu'il y a du texte, révélant notamment le nom des deux Croisés auxquels les deux centaures sont confrontés dans ce tome, ainsi qu'un peu de leur histoire, pendant qu'ils enterrent l'un des deux.

J'ai hésité à garder le texte. Seulement durant l'écriture, c'était pas assez pour tenir une planche.

Puis j'ai décidé de la garder muette pour la version finale, histoire de rendre la scène plus solennelle, quitte à garder les Croisés anonymes et à rester sur leur identité et leur backstory.

D'autant que, petite confidence, en BD comme au cinéma, je n'ai jamais aimé quand c'est verbeux pour le fait d'être verbeux ou prêchi-prêcha, jusqu'à le lecteur/spectateur pour un con en leur expliquant l'histoire ou le développement de personnage, voire pire en étant complètement contradictoire et incohérent. Ça plus le fait que j'ai toujours eu un problème avec les moulins à paroles dans la vraie vie.
En fait je préfère largement quand on applique la règle du "Show, don't tell", quand on raconte l'histoire, qu'on développe les personnages et qu'on véhicule des émotions plus par l'image qu'avec du texte pompeux et superficiel, en étant avare en dialogue. Et je ne vous parle pas des films qui m'ont bufflé et me bluffent encore car ils arrivent à me raconter une histoire sans le moindre dialogue (genre la Guerre du Feu, la Tortue Rouge ou Minuscule : la vallée des fourmis perdues pour ne citer que ceux là).
De même que selon moi, les expressions corporelles et les actions d'un personnage sont plus éloquents, démonstratifs et sincères que ses mots seuls. Et ce serait, toujours selon moi, une erreur de prendre ses paroles pour argent comptant et s'en contenter au lieu de prendre en compte ses actions et son attitude.

Cela vaut aussi pour mes propres créations. Je me permets là d'être franc et auto-critique mais de manière général, je ne suis qu'à moitié convaincu de mes répliques et les passages où un de mes personnages se lance dans un monologue sont ceux dont j'aime le moins — j'aurais même plus tendance à critiquer et me moquer de cette pratique, en particulier quand ledit personnage fait ça plus pour se la péter qu'autre chose. À l'inverse, les passages avares en dialogues, voire muettes, sont celles dont je suis le plus fier.

Et c'est également pour cette raison que j'utilise très peu de narration dans mes BD. À titre personnel, j'en vois de moins en moins l'utilité en BD quand les images suffisent pour raconter l'histoire et qu'on peut simplement compter sur la perspicacité du lecteur, au risque d'être juste redondant —  sinon ce serait plus approprié d'en faire un album illustré ou directement un roman.
Aussi, une règle fondamentale que j'ai retenu en BD (et qui rejoint un peu celle du "Show, don't tell") c'est que l'image et le texte ne doivent jamais se répéter, seulement se compléter.

Cela étant dit, je vous laisse juger si la planche ci-dessus est mieux avec ou sans texte.